Tous les chemins mènent au ciel
Il est extraordinaire de constater comme, chez certaines personnes, la peur de manquer un train peut dégénérer en obsession. Une demi-heure au moins avant le moment de quitter la maison pour aller à la gare, Mme Foster sortait de l'ascenseur, prête à partir, avec son chapeau, son manteau et ses gants. Incapable de s'asseoir, elle voletait de chambre en chambre jusqu'à l'apparition de son mari dont la voix calme et sèche suggérait que c'était peut-être bien le moment de partir.
M. Foster avait certainement des raisons d'être irrité par les manies de sa femme, mais il n'avait pas d'excuse à augmenter ses tortures en la faisant attendre sans nécessité. Remarquez bien qu'il ne le faisait peut-être pas tout à fait à dessein, mais la chose se répétait avec une telle régularité qu'il était difficile de ne pas le soupçonner de le faire exprès. Et pourtant, la pauvre dame n'aurait jamais osé le rappeler à l'ordre ou lui demander simplement de se dépêcher. Elle était trop bien dressée pour cela. Et lui le savait parfaitement. Il devait savoir également que cette façon d'attendre le dernier moment pouvait la mener jusqu'à l'hystérie. À une ou deux occasions, au cours des dernières années, il avait eu presque l'air de VOULOIR manquer le train, rien que pour augmenter les souffrances de la pauvre femme.
Dans le cas