Theatre
Cette fonction critique du théâtre s'exprime largement dans la tradition du théâtre de rue. Ainsi, les farces médiévales constituaient un exutoire, les représentations étant un moyen d'exprimer sous forme de dérision des critiques qui n'auraient pas pu être formulées autrement. Pour Molière, l'influence la plus directe et la plus récente vient d'Italie: la comedia del arte, qui consistait essentiellement en une critique de moeurs.
Pour bien montrer ce que dénonce Molière dans Le Bourgeois gentilhomme, autrement dit pour identifier "les cibles" il faut analyser le contexte social. Molière écrit pour le roi Louis XIV et sa cour. Ses pièces ne sont pas destinées à être jouées dans la rue, mais à distraire la noblesse. Or, au dix-septième siècle, et particulièrement sous le règne de Louis XIV, la noblesse voit d'un mauvais oeil l'essort de la bourgeoisie. Les bourgeois rachètent des terres et des titres de noblesse, et prétendent par là-même s'élever au rang de la noblesse ancestrale. Ils se voient également confier des rôles politiques et militaires éminents: Colbert et Foucquet, surintendants des finances de Louis XIV, sont tous deux issus de la bourgeoisie. Mais, comme leur statut est récent, que leur ascension sociale est perçue comme une menace, et qu'ils doivent cette ascension à l'argent, ils sont méprisés par les nobles et considérés comme des parvenus.
Les principaux griefs invoqués à l'encontre de ces parvenus est de ne pas avoir de culture, et d'ignorer les règles de la bienséance. Le Bourgeois gentilhomme a précisément pour but de représenter avec dérision le