texte de philo

372 mots 2 pages
angage : indication, émotion et représentation. Les hommes parlent avec les mains et le visage. Le cri accède à la signification représentative et indicative en s’alliant avec ces gestes et ces mouvements. Peut-être le premier langage humain fut-il la pantomime imitative et magique. Régis par les lois de la pensée analogique, les mouvements corporels imitent et recréent des objets et des situations.
Quelle que soit l’origine de la parole (du langage), les spécialistes paraissent s’accorder sur la « nature originairement mythique de tous les mots et formes du langage...». La science moderne confirme de manière impressionnante l’idée de Herder et des romantiques allemands : « il semble indubitable que depuis le début, le langage et le mythe demeurent en une inséparable corrélation... Les deux sont l’expression d’une tendance fondamentale à former des symboles : le principe radicalement métaphorique qui est au cœur de toute fonction de symbolisation ». Langage et mythe sont de vastes métaphores de la réalité. L’essence du langage est symbolique parce qu’il consiste à représenter un élément de la réalité par un autre, comme il arrive dans les métaphores. La science vérifie une croyance commune à tous les poètes : le langage est poésie à l’état naturel. Chaque mot ou groupe de mots est une métaphore. Et de même il est un instrument magique, c’est-à-dire quelque chose de susceptible de se changer en autre chose et de transmuer ce qu’il touche : le mot pain, touché par le mot soleil, se change effectivement en astre; et le soleil, à son tour, se change en un aliment lumineux. Le mot est un symbole qui émet des symboles. L’homme est homme grâce au langage, grâce à la métaphore originelle qui le fit être autre et le sépara du monde naturel. L’homme est un être qui s’est créé lui-même en créant un langage. Par la parole (le mot), l’homme est une métaphore de lui-même. La constante production d’images et de formes verbales rythmiques est une preuve du caractère symbolisant

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