Maupassant appartient au courant naturaliste. Ce dernier découle du réalisme, et vise la représentation du réel dans le milieu contemporain, avec des personnages issus de tous les milieux, de toutes les classes sociales et de toutes les catégories socio-professionnelles. Le naturalisme se distingue du réalisme par l’attention privilégiée que les auteurs portent aux milieux populaires et leur prétention à développer une méthode d’expérimentation scientifique. Le romancier naturaliste est convaincu que les comportements humains, les traits de caractère, les sentiments sont conditionnés par l’hérédité, le milieu social et l’état physiologique du corps (il prétend laisser agir ses personnages selon des lois mécaniques : telle passion, agissant dans tel milieu et dans telles circonstances, produira tel effet Cfr Aux champs). Le but étant de produire l'illusion référentielle, le style deviendra plus sobre, les choses seront racontées de manière plus objective et il y aura un souci du détail et une documentation scrupuleuse afin de rendre le récit vraisemblable.
La crise de l’illusion réaliste (remise en cause de la nécessité de vraisemblance, de l’effet de réel et rejet de la description) et du roman va amener, au milieu du 20e siècle, à une rupture : le Nouveau Roman, où toutes ces caractéristiques, considérées jusqu'alors comme constitutives du genre romanesque, vont être déconstruites.
Ainsi, les personnages vont perdre les attributs qui les rendaient vraisemblables : le nom va parfois se réduire à une initiale (K. chez Kafka), voire devenir inexistant (romans de Nathalie Sarraute), le même nom va parfois s’appliquer à plusieurs personnages (chez Faulkner), … ; le portrait va devenir incomplet, contradictoire, … ; les actes et les discours vont devenir mécaniques, incohérents ou incompréhensibles (ex. : Pourquoi Meursault devient-il un meurtrier ?).
Quant au narrateur, alors qu’il était plutôt externe au récit et omniscient au 19e siècle, il va lui aussi être