Peut-on tous dire ?
Les remarques des candidats, tant lors du devoir sur table que parfois à la fin des copies, montrent bien que souvent le plus difficile est la composition d’ensemble de la copie : beaucoup ont « des choses à dire » sur le sujet, mais l’agencement général de la réflexion pose problème.
C’est pourquoi il est très important d’avoir sans cesse présent à l’esprit, pendant qu’on rédige son devoir, la démarche qu’on a choisi de suivre : pour n’importe quel sujet de dissertation, elle doit pouvoir se résumer en une phrase simple, qui expose la problématique et par conséquent les moments les plus généraux du travail. C’est plus facile aussi si on cherche à sortir de la « logique » un peu simpliste du plan immédiatement calé en deux parties, « oui » et « non » et qu’on ne sait comment conclure...
Pour ce sujet, par exemple, la formulation permet de s’interroger sur l’angle théorique ( technique) du langage comme moyen d’expression de nos idées, et sur l’angle pratique, moral ou politique : on peut donc commodément trouver un plan en trois étapes, qu’on résumerait ainsi :
« S’il semble que, techniquement parlant, le langage est l’outil sans limites quant à ce qu’il peut énoncer ( première partie), ce pouvoir semble cependant quand même se heurter à certaines limites théoriques ( deuxième partie), et surtout à des limites pratiques, d’ordre moral ou politique ( troisième partie). » Si vous réussissez à vous formuler clairement pour vous-même ( et cela peut aussi se retrouver à la fin de l’introduction, comme annonce du développement) ce type de « feuille de route » pour un sujet, l’essentiel est fait : vous éviterez hors-sujet et disgressions.
Première partie : le langage peut tout dire, c’est sa raison d’être théorique. Même dans une partie de développement, il faut essayer de ne pas simplement empiler ou juxtaposer les arguments ( effet « catalogue ») mais conserver une ligne générale, par exemple en se servant des éléments du cours : ici on