Tartuffe
Les répétitions, les gestes, l’ironie, l’impuissance des personnages sont autant de moyens de faire rire. Le comique est précieux dans cette scène : il permet la dénonciation de ce qu’il y a de perverti et d’absurde dans l’attitude d’Orgon, sans que la scène devienne jamais pénible. C’est Dorine qui introduit le comique et la résistance à la volonté d’Orgon, c’est-à-dire deux rappels de la norme qui nous invite à juger ce dernier. L’acte II est l’acte de Dorine, son heure de gloire : par la suite elle laisse la place à Elmire, qui prend la direction de l’opposition à Tartuffe.
ACTE III SCÈNE 2
REPÈRES
• Plaisir du spectateur : cette scène plaît particulièrement parce qu’elle a été particulièrement attendue. Depuis deux actes, tout tourne autour de Tartuffe, de plus en plus important, et de plus en plus inquiétant. La curiosité du spectateur a donc été aiguisée à souhait. Second plaisir,
Tartuffe est conforme à l’image que nous nous en faisions ou, s’il en diffère, c’est parce qu’il est encore plus hypocrite, encore plus poussé que prévu.
• Développements ultérieurs : les deux scènes font prévoir la déclaration de Tartuffe à Elmire (v. 835-838, 875-876), et l’interruption qu’apportera Damis à leur entretien, voire l’utilisation ultérieure, par Elmire, de la passion de Tartuffe (v. 838).
Ceci nous permet de remarquer que l’art de Molière ne consiste pas à surprendre le spectateur mais au contraire à faire naître chez lui des attentes pour les combler ensuite.
OBSERVATION
• Pratiques religieuses : la « haire » et la « discipline » désignent des instruments de pénitence, une chemise de crin et un petit fouet. Les dévots s’infligeaient volontairement des souffrances, les offrant à Dieu pour se mortifier et se détacher des choses temporelles. Quant aux aumônes, elles