Dès la fin des années 80, il gagne en notoriété grâce à sa série Memory Renderings dont le point de départ est un bestseller américain,The Best of Life, qui recense les images iconiques publiées par le magazine Life entre 1936 et 1972. Suite à la perte de l'ouvrage, Vik Muniz se met en tête de redessiner ses images favorites de mémoire. Sa méthode de travail se met alors en route : une fois son dessin achevé, il le photographie et floute légèrement l'image afin d'en effacer le trait, rendant invisible la trace de son geste. Cette série jusque-là peu représentée aux enchères (seulement 6 résultats depuis 1990), affiche un sommet d'adjudication de 13 000 $ pour Memory Rendering of 3-D Screening (Christie's New York, le 25 avril 2006. Meilleure adjudication pour un tirage unique), tandis que les portfolios s'échangent depuis 2009 autour de 100 000 $. Grâce à son processus, Vik Muniz systématise très vite une genèse commune à ses œuvres : celle de reconstruire des archétypes de l'histoire de l'art ou de la mémoire collective à partir de substances éphémères, instables, qu'il pérennise en les photographiant. Emblème de sa créativité sans borne, chaque série se concentre sur une catégorie de matière première : du sirop de chocolat pour la fameuse Picture of Chocolate, échantillons de chartes pantone (Picture of Color), rondelles de papier poinçonnées dans des magazines (Picture of Magazines), diamants (Picture of Diamonds), matériaux recyclés (Picture of Junk), pigments (Picture of Pigments)... pour ne citer que les plus emblématiques. L'alchimie de ses œuvres demeure dans ce savant mélange où le banal se transforme en