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Information ou déformation ?
On regarde généralement l'écriture journalistique comme présentant une relation 1 plus directe, plus objective2, plus vraie, de la réalité (« faits bruts », « actualité »...) que la littérature.
Nous pouvons cependant constater que les faits relatés y font l'objet d'une déformation d'autant plus insidieuse3 qu'elle n'est pas assumée.
Procédés de l'écriture journalistique et simulacre
Les procédés paralittéraires4 qu'elle emploie visent principalement à produire, dans le public le plus large, de l'intérêt ou de l'émotion (procédés de dramatisation5, d'identification...) et de la créance6 (effet de réel7, stratégies d'authentification...). Ces procédés, qui relèvent des conventions du genre (ex. les phrases à la syntaxe simple), des conditions de production du texte journalistique8 et de la visée particulière de chaque article (blâme, éloge, polémique, etc.), s'apparentent le plus souvent à des stéréotypes, des clichés, c'est-à-dire à des procédés rigides, standardisés, purement utilitaires et dépourvus d'originalité (des « ficelles », des recettes toutes prêtes...). Enfin, les clichés, n'étant pas mis en œuvre par les journalistes dans un travail pleinement conscient ni repérés par ceux qui les consomment, ont ceci de particulier qu'ils tendent, pour l'auteur de l'article et son lecteur, à se substituer à la réalité, à lui faire écran : ils concourent à faire du texte un simulacre9.
La littérature comme intermédiaire
Toute représentation de la réalité (même photographique) suppose une mise en forme
(choix, visée, etc.). Située dans une autre temporalité et consciente d'elle-même et de ses moyens, la littérature se propose de mettre le rapport avec la réalité en question. En effet, contrairement à l'écriture journalistique qui prétend à l'immédiateté vis-à-vis de la réalité, la littérature assume sont rôle d'intermédiaire : la vérité n'est pas immédiate, elle est une interprétation du