Svt la neuromatrice de la douleur
La multiplicité des voies ascendantes de la nociception[->0] suggère que celles-ci ne dépendent pas d’un système unique se terminant dans un « centre de la douleur » quelque part dans le cerveau. Au contraire, la perception de la douleur est prise en charge par de nombreuses structures cérébrales, ce qui confirme les multiples facettes du phénomène.
Après avoir rejoint la formation réticulée du tronc cérébral, puis certains noyaux du thalamus[->1], le message douloureux atteint le cortex cérébral.
Le cortex somatosensoriel primaire (ou S1) reçoit les axones des neurones thalamiques du noyau ventral postérolatéral (ou VPL) tandis que le cortex somatosensoriel secondaire (ou S2) reçoit les informations nociceptives à la fois de l’aire S1 et des noyaux thalamiques. Si on assigne généralement à S2 un rôle dans la reconnaissance de la douleur et la mémoire des douleurs passées, S1 est associé pour sa part à la discrimination des différentes propriétés de la douleur.
L’organisation somatotopique[->2] est en effet préservée jusqu’au cortex S1 et rend possible la localisation de l’endroit douloureux sur le corps. Le degré d’activité des neurones de S1 correspond quant à lui à l’intensité du stimulus douloureux. Par exemple, plus l’eau qui coule sur votre main est chaude, plus vos neurones du cortex S1 vont déclencher d’influx nerveux. Les études d’imagerie cérébrale montrent que plus l’activité corticale dans S1 est intense, plus la douleur est évaluée comme intense subjectivement par le sujet.
D’autres études d’imagerie utilisant l’hypnose pour suggérer au sujet que l’intensité du stimulus douloureux est moindre que ce qu’elle est en réalité ont d’ailleurs démontré une diminution d’activité dans le cortex S1 dans ces conditions. Fait remarquable, si la suggestion hypnotique portait sur le caractère plus ou moins déplaisant du stimulus, l’activité dans le cortex S1 demeurait constante. Cependant, celle du cortex cingulaire