Sur la ...culture
CHACUN POUR SOI OU TOUS ENSEMBLE ? La démocratie culturelle à la rescousse du projet politique
Par Jean-Michel Montfort, consultant, Ma ville et moi La culture ne se limite pas aux seuls loisirs et usages artistiques - conception trop souvent colportée par les politiques publiques -, mais relève de la construction humaine des réalités. Au-delà d’une pâle réplique de la culture « officielle » portée par l’État, elle a tout à gagner, en s’appuyant sur cette dernière, à se penser et à agir comme un « laboratoire permanent d’inventions » valorisant les compétences culturelles de la société civile. L'idée de « culture » sollicite immanquablement l'esprit vers une réalité entière, théorique ou abstraite, quasi insaisissable. Pourtant, ce terme de culture sature les médias, les textes, les référents institutionnels, jusqu’au langage de chacun et de tous les jours : en bref, du pouvoir… au comptoir. Du coup, le terme culture devient un marqueur social : soit on s’y retrouve et on s’y reconnaît, soit ce mot indique au contraire ce dont on est l’exclu. La culture concerne ce qui lie et relie les hommes, comme êtres de sens et d’histoire. Elle recouvre les pratiques artistiques et l’accès aux savoirs savants, mais aussi les cultures vivantes des populations. Le « culturel » recouvre ainsi le champ des significations (le sens et la morale, ou l’éthique), quand l’économique désigne celui des services ou des objets créés (la production) et le social celui de la redistribution (la répartition). De ces définitions basiques découle une évidence : la culture n’est rien d’autre que la capacité de donner du sens sinon au monde, du moins à nos manières de le concevoir, de s’y situer et de le transformer. La culture ne peut appartenir à une catégorie particulière d’acteurs : elle est par nature un bien, sinon un projet, relevant de tout membre, individuel ou collectif, du corps social. La culture n’est autre que l’immense défi politique de structurer du lien