Support
Bruno Dubois : De nouveaux vaccins sont en effet à l'essai aujourd'hui et sont plus ou moins bien tolérés. Un vaccin ne veut pas dire que l'on soit immunisé !
En effet, ce « vaccin » s'adresse à des patients déjà malades. « On a observé une protéine anormale dans le cerveau d'un malade. Le cerveau ne sait pas la détruire. On injecte cette même protéine dans le sang périphérique. A ce moment là, le sujet génère des anticorps contre cette protéine. Une partie va passer la barrière du cerveau et venir détruire la protéine » ! En d'autres termes, « on fait travailler l'organisme du patient pour qu'il détruise lui-même la maladie qu'il a ». Piste très intéressante...
Le professeur Dubois précise : « en théorie, ça marche ; sur les animaux, c'est remarquable ; mais malheureusement, chez l'homme l'inconvénient majeur est que le remède est trop efficace, trop puissant », en déclenchant une maladie inflammatoire du cerveau ! « Il faut donc diminuer la puissance du produit pour avoir l'effet positif sans l'inconvénient. Ça, c'est l'enjeu actuel de la recherche », précise-t-il.
En termes de recherche sur la maladie d'Alzheimer, et selon les spécialistes, il existe donc des espoirs réels d'ici 5 à 10 ans. Les pistes sont sérieuses, le financement est débloqué, la volonté et la motivation sont eu beau fixe : pour le neurologue Bruno Dubois, « on sort du brouillard »...
Un vaccin pour demain ?
Injecter dans l’organisme une petite dose de la protéine amyloïde, responsable de la dégénérescence des neurones, pourrait constituer une voie d’avenir. L’objectif consiste à apprendre au système immunitaire du patient à reconnaître et neutraliser la protéine bêta amyloïde, pour l’empêcher de s’accumuler dans le cerveau des malades et de provoquer des troubles. L’injection d’une forme synthétique de la protéine amyloïde sur des souris transgéniques a permis de débarrasser le cerveau de ces plaques