Sujets droit
La cour d'Appel de Bordeaux fut donc saisie par les époux contre le ministère public, en la personne du Procureur général, qui a confirmé l'opposition déclarée au premier degré de juridiction par un arrêt rendu le 19 avril 2005. Le couple homosexuel forme alors par la suite un pourvoi en cassation, fondé sur deux moyens différents. D’une part, ils contestent la recevabilité de l’action du ministère public. En effet, premièrement, aucun des textes du code civil mentionnés par l’article 184, selon lequel tout mariage contracté en contravention aux dispositions contenues à ces articles peut être attaqué par le ministère public, ne pose comme critère de validité du mariage la différence de sexe des époux. Et deuxièmement, le ministère ne peut agir que pour protéger l’ordre public alors que dans ce cas, les faits qui lui sont soumis n’ont pas été justifiés comme portant atteinte à celui-ci. D’autre part, les mariés reprochent à la Cour d’appel d’avoir annulé leur acte de mariage. Ainsi, elle aurait violé les articles 8 et 14 de la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés individuelles qui considèrent que le respect de la vie privée est atteint lorsque le droit interne est incompatible avec un aspect important de l’identité personnelle du requérant et qu’il y a discrimination lorsqu’une personne, en raison de son sexe, n’a pas libre choix et libre accès au mariage. L’article 12 de cette même Convention qui garantit le droit fondamental de se marier et de fonder une famille a été également violé. En effet, le second aspect n’est pas une condition du premier ce qui signifie que le fait pour un couple homosexuel de ne pas