Il est cinq heures du matin, cela fait maintenant deux jours que je suis allongé, bloqué dans cette pièce austère ou la seule source de lumière est cette lucarne non vitrée placée au bout d’un mur donnant sur l’extérieur. Les conditions de vie dans cette pièce sont inhumaines, rudes et déplorables, moi et les autres rescapés, nous vivons comme des chiens en cage, entre le manque de nourriture, l’hygiène inexistante et mes douleurs qui s’accentuent de jours en jours, c’est un enfer éveillé. De plus, chaque nuit est mouvementée, les bombardements et les fusillades omniprésentes sont propices au cauchemar et rendent l’accès au sommeil plus que difficile. Tous ces facteurs font que toutes les nuits, quelques souvenirs de combats reviennent me hanter.
Ces combats étaient horribles, entre flaques de sang et corps gisants, ils étaient dignes d’une boucherie humaine ! Etant réveillé, je décide malgré la douleur intense, de m’aventurer dans le reste du bâtiment pour trouver un moyen d’affronter ce visage sûrement déformé, mon visage !
Une fois arrivé à l’étage inférieur, je découvre une pièce divisée en deux parties, séparée par un rideau blanc. Ma curiosité étant plus forte que ma souffrance, je me mis à traverser la première partie de la pièce, c’est un dortoir ou sont installés quelques blessés légers qui dorment tous profondément. Me retrouvant ensuite devant le rideau, l’inquiétude surgi, entre repartir d’où je venais et continuer je ne savais plus quoi faire, l’hésitation battait son plein. Ne voulant pas regretter, je franchi ce fameux rideau, je découvre ainsi une pièce aménagée en bloc opératoire. Cette pièce dispose donc d’un brancard et d’une table avec beaucoup de matériel médical. Cette pièce est éclairée par une vitre, cette vitre était le fruit de ma recherche, malgré qu’elle soit fissurée et parsemée d’éclats de balles ne change rien à ma joie. J’allais enfin pouvoir m’observer, savoir la vérité ! Arrivé devant le reflet de ce nouveau visage, des