Sujet probable type concours sciences po 2010 : “médias : où commence, où finit le devoir d’information ?“
Corrigé
Au nom du devoir d’informer, les journalistes se substituent aujourd’hui aux policiers ou aux juges d’instruction. Certains emploient des procédés moralement discutables pour obtenir des informations utiles ou scandaleuses. Ces dérives désormais habituelles soulèvent un certain nombre de questions déontologiques, morales et politiques. Toutes renvoient implicitement à la question du statut des médias en démocratie. Peuvent-elles se substituer au pouvoir légitime, en cas de défaillance de celui-ci ? Et si tel est le cas, doivent-elles considérer que « la fin justifie les moyens », comme le font en effet parfois – mais à tort – nos représentants politiques ?
I. Le devoir d’informer est une tâche inépuisable
On voit mal quel type d’informations devrait être, en soi, préservé de l’inquisition des médias.
•Transparence et république vont de pair. Voir à ce sujet Tocqueville (De la démocratie en Amérique, Livre I, deuxième partie, chapitre 3) : « Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître »
•Ni le mensonge, ni l’omission ni la dissimulation ne nous paraissent tolérables en démocratie.
•Nul ne semble a priori habilité à poser des limites au devoir d’informer (cf. affaire du Watergate aux Etats-Unis en 1974), ou certains scandales dénoncés à bon escient en France par le Canard enchaîné.Conclusion : il paraît impossible et malvenu d’imposer des limites au devoir d’information des médias.
II. Il y a pourtant des lignes rouges
Ces lignes rouges concernent le commencement, les contenus, les périmètres et les méthodes utilisées :
•Au commencement : qui est investi du devoir d’informer ? Les seuls journalistes ? D’où tiennent-ils leur légitimité ?
•Ne faut-il pas admettre que le pouvoir de la presse peut être limité pour des raisons de