Sujet français
Ils étaient à égalité, tous les deux blessés.
Le vieux se rendit compte de la machination fatale dans laquelle il s'était embarqué contre son gré. Cette barbarie, qu'il fuyait grâce à ses romans d'amour, l'avait saisit par les pieds, l'avait comme enchainé et obligé à rester pour tuer la femelle. Il s'en rendait désormais compte et se senti indigne, avili comme s'il n'avait pas échappé à l'issue fatale de cet affrontement stupide.
Jusqu'à lors, il essayait de tuer l'ocelot non pas par envie, mais par obligation. Il se rendit compte qu'il était seul dans cette foret, seul face à la femelle et donc qu'il n'appartenait qu'à lui seul de décider de l'issue de ce combat.
Le vieux souleva la pirogue de quelques centimètres pour observer l'ocelot. Elle faisait des allers-retours sans cesse sur la plage, guettant la pirogue du coin de l'œil. Il renversa doucement la pirogue, se faisant bien voyant. Et, alors que la femelle s'apprêtait à attaquer, une force inconnue l'obligea à s'arrêter brutalement et à observer le vieux.
Lui, avançait doucement en lui parlant. On est vraiment cons, nous les hommes. Un foutu gringo tue tes petits et pour ne pas que tu nous attaques, la seule solution qu'ont trouvé ces abrutis c'est de te tuer. Quelle connerie !
La femelle le regarda d'un air interrogatif, ne comprenant pas totalement cette prise de parole. Y'a deux solutions : primo, tu me suis et y'aura pas de mort. Secundo, on termine ce jeu maudit une fois pour toutes, mais l'un d'entre nous mourra.
La femelle ne parlait pas comme Antonio, mais elle comprit de quoi il s'agissait et lui fit sentir qu'elle le suivrait en engageant un pas curieux mais méfiant.
Un jour où il s'était un peu trop éloigné, comme possédé par cette chasse d'un pécari à collier, il atteignit un territoire marqué par les selles et l'urine d'ocelot. Les Shuars l'avaient arrêté à temps, juste avant qu'il ne franchisse cette limite. Les mâles ne lui auraient pas