Suffit-il d'être ^different des autres pour être soit même
La question de l'identité du moi: celle-ci réside-t-elle uniquement et entiérement dans les différences constatées avec les autres, ou cette définition en quelque sorte négative n'est-elle que partielle et appelle-t-elle un complément positif . Si oui lequel ?
I. Être soi-même = Être soi.
Être soi, c’est seulement ne pas être l’autre. Je suis moi parce que je ne suis pas toi. Donc la différence avec les autres suffit pour être soi. C’est d’ailleurs en se différenciant des autres que l’on se constitue comme étant soi (développement de la conscience d’être soi, chez l’enfant, en se dissociant du monde extérieur : séparation avec la mère, différence faite entre ce que je sais et ce que les autres savent, entre moi et le monde). Et c’est en affirmant cette différence qu’on revendique être soi et qu’on reste soi. Quand la différence entre soi et les autres s’évanouit par mimétisme, par mode, on a l’impression de se perdre. Se différencier des autres donne donc un sentiment objectif (par mon corps, mon état civil, mes attitudes, mes particularités) et un sentiment subjectif (je me pense comme différent) d'unicité et d'identité ; tant que je ne suis pas toi, tant que je ne suis personne d’autre que moi, je suis et reste moi. D’OU en I, la réponse immédiate : cela semble nécessaire et suffisant d’être différent des autres pour être soi. Donc être soi, c’est avoir un sentiment d’unité, d’unicité et d’identité : je sais que quelque soit mon attitude, mon état mental, il est toujours mien et pas celui d’un autre ; je sais que même si je change, évolue, je reste toujours moi. Du coup, même quand je triche pour plaire, je sais que cette tricherie est la mienne et pas celle d’un autre et que même si j’apparais sous un visage inhabituel, artificiel, c’est encore moi derrière. Et, c’est d’ailleurs parce que je reste moi que je peux éventuellement constater que là je ne suis plus moi-même, ce qui ne signifie pas pour