Stress
Gilbert VILA1
Introduction
L’état de stress post-traumatique (ESPT) est la principale conséquence psychopathologique résultant de l’exposition à un événement majeur, tels ceux menaçant la vie ou l’intégrité du sujet ou ceux où il est spectateur de la mort d’autrui. Les connaissances pour l'enfant ont beaucoup progressé ces dernières années, en particulier sur le plan clinique [1]. On sait maintenant que les états de stress post-traumatiques existent chez l'enfant, voire le très jeune enfant, et qu'ils ne reflètent pas la carence parentale mais bien, comme chez l’adulte, les conséquences de l’exposition à un événement catastrophique, indispensable à ce diagnostic. Ils sont la complication la plus fréquente en cas de maltraitance physique ou sexuelle et prédisposent à la survenue d’autres troubles aggravant ainsi le pronostic. Ils sont nettement plus fréquents qu'on ne le croyait. Après un événement donné, on a pu montrer que deux tiers des enfants exposés pouvaient présenter ce type de troubles dans les mois suivants [2]. Une étude épidémiologique en population générale [3] a trouvé que deux cinquièmes des
Fédération de Pédiatrie. CHU Necker-Enfants Malades, 149 rue de Sèvres, Paris 75015.
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adolescents âgés de 18 ans ont subi un traumatisme tel qu'il est défini par le DSM-III-R [4] et que plus de 6 % ont un diagnostic sur toute la vie d'ESPT. Ils peuvent avoir un évolution prolongée sur des années, se compliquer, être responsables d’un handicap marqué et peser lourdement sur le développement à ces âges de grande vulnérabilité. L’étude longitudinale de Sack et al [5] sur des réfugiés du Cambodge montre la persistance de l'ESPT de l'enfance à l'adolescence et à l'âge adulte, jusqu'à 29 ans, pour des trauma répétés entre 8 et 12 ans sous le régime des Khmers rouges. L'Etat de stress post-traumatique (ESPT) des classifications internationales ne représente pas le seul type de trouble observable, chez