Souvenir de la nuit du 4 v.hugo
L’objectif de cette longue première strophe est d’émouvoir le lecteur, de lui faire ressentir l’horreur de cette veillée funèbre. Cet objectif repose, entre autres, sur une description minutieuse des lieux, du corps de l’enfant et enfin sur le discours de la grand-mère.
La description des lieux
Cette description ne commence qu’après un premier vers brutal, simple : « L’enfant avait reçu deux balles dans la tête ». Victor Hugo énumère ensuite quatre adjectifs décrivant les lieux : « Le logis était propre, humble, paisible, honnête ». Le poète, pour rendre la scène plus réelle, insiste sur les détails : le « rameau bénit sur un portrait », « l’armoire en noyer », la « toupie en buis ». Ces adjectifs et ces compléments du nom créent un effet de réel. Il faut préciser que Victor Hugo a réellement assisté à cette veillée funèbre. Il y a, dans ce poème, un aspect biographique.
Le corps de l’enfant
Le champ lexical du corps nous révèle toute l’horreur du crime : « son œil farouche », « ses bras pendants », « son crâne », « ses pauvres cheveux », « sa tempe ». Le poète insiste également sur les blessures mortelles : « On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies » ou encore les deux suivants : « Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?/Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend. »
Un symbole christique
Ce corps est celui d’un innocent sacrifié, assassiné, d’où les références à Jésus : l’antonomase (« un Jésus »), le linceul (dans la dernière strophe notamment), la plaie dans laquelle on peut mettre un doigt (évoquant par là même saint Thomas) ou même les « bras pendants ».
Le discours de la grand-mère
Une grande partie de la première strophe est constituée du discours de la grand-mère, discours rapporté directement comme le montrent les tirets, le présent, l’utilisation du « je » ou encore des verbes de parole (notamment « cria » qui indique la colère et l’indignation). Elle ne comprend pas pourquoi