sous l'orage
La lecture de ces romans nous révèle que s’il est difficile pour un père de famille d’envoyer son fils à l’école européenne, il lui est beaucoup plus difficile d’y envoyer sa fille parce qu’il considère cette formation comme incompatible avec le rôle de la femme, à savoir qu’il n’est pas convenable pour une femme d’abandonner son rôle de mère au foyer pour aller apprendre les sciences et les techniques comme les hommes.
Il convient de noter que selon la tradition en Afrique noire, il relève à la fois du droit et du devoir du père de bien marier son enfant. C’est un droit en ce sens que, par son autorité de chef de famille, le père a la prérogative de choisir un époux ou une épouse pour son enfant. En principe, le problème du choix ne se pose pas dans la mesuré où l’enfant ne peut pas refuser le choix de son père sans s’aliéner la tradition et la société que représente l’autorité paternelle.
Les raisons qui justifient le choix du père se trouvent dans le caractère communautaire du mariage en Afrique noire où le mariage traditionnel est avant tout une alliance entre deux familles avant d’être un contrat entre deux individus qui s’unissent. En l’occurrence, le père ne peut pas marier sa fille à un homme dont il ne connaît pas le statut personnel, car il lui faut préserver l’honneur de sa propre famille. Il est donc normal qu’il cherche l’alliance d’une famille amie. Ainsi le père Benfa insiste-t-il que sa fille épouse Famagan, parce que ce