Sociologie politique camerounaise
La vie dans les sociétés humaines exige qu’on puisse se référer à des normes pour énoncer comment doivent être les actions des individus. Pour que ces normes soient applicables, il faut en outre qu’elles soient connaissables, et pour qu’elles soient connaissables, il faut qu’elles soient, à la différence des choses naturelles qui sont en perpétuel changement, stables, identiques à elles-mêmes, qu’elles ne varient pas d’un individu à un autre. Si la société européenne et notamment française a été dominée par les valeurs des penseurs de l’Antiquité grecque, puis de la chrétienté, et des pré-modernes. Le XVIIIe siècle et les révolutions ont mis à l’honneur le débat politique et la réflexion sur l’État, la nation, la citoyenneté, les droits de l’homme. Enfin, les sociétés contemporaines ont été bouleversées par les idées nées du mouvement socialiste et du nationalisme autoritaire. Le choix nécessaire que je porte sur Gracchus Babeuf (1760-1797), va nous permettre de faire un flash back sur les idées libérales de 1795, et nous aboutirons à une connaissance de l’évolution des idées politiques, économiques et sociales pour mieux comprendre la signification des changements de l’ordre politique ou de l’aménagement juridique de la société française de cette époque. Dans cette perspective, nous procéderons par une étude succincte et analytique du babouvisme pour en dégager les limites de sa pensée.
Gracchus Babeuf - ses idées
Babeuf a songé très tôt à la possibilité d'une société strictement égalitaire. Comme la plupart des penseurs de son temps, il se réfère aux origines de l'homme, ce qu'il appelle l'état naturel. A cette époque, selon lui, la propriété n'existe pas.
Or cette propriété est pour lui la source de toutes les inégalités. Il souhaite donc l'abolir. Dans l'économie de son temps, surtout agricole, cela revient à créer de fermes collectives, dirigées par les plus doués. Leur produit, après