Le terme d'économie politique est chargé de sens multiples, parfois contradictoires et flous. Il apparaît pour la première fois chez les mercantilistes, pour distinguer l'économie au sens grec d'économie domestique de l'économie au niveau national, outil de gestion du prince. Le premier usage du terme d'économie politique est ainsi attribué à Montchrétien, dans son ouvrage Traité de l'économie politique, en 1615. Avec les physiocrates, le terme garde son sens de gestion publique mais s'enrichit d'une référence à une science de l'organisation économique, de la production et de la redistribution. Chez Adam Smith en 1776 ou dans l'ouvrage de John Stuart Mill en 1848, Principes d'économie politique, il désigne la science économique en général, avec l'idée implicite que la politique influence les variables économiques. Ce n’est que progressivement, au milieu du XIXe siècle, que le terme d'économie politique est remplacé par le terme plus simple d'économie. La science économique néo-classique s'est alors distinguée de l'économie politique, terme conservé par le courant marxiste. Ainsi, la science économique néo-classique explore les fondements de l'optimisation du programme du consommateur et du producteur, et écarte, pour un temps, l'étude des politiques économiques. Le terme d’économie politique se galvaude alors et est souvent utilisé comme le synonyme d'analyse économique par opposition à l'économie véritablement mathématique. J. Généreux, écrit dans L'Economie Politique : « l'usage français a longtemps banalisé ce terme, durant une bonne partie de ce siècle, au point d'en faire un simple synonyme de « analyse économique ». Il n'est qu'à comparer les manuels d'enseignement portant ces derniers titres et ceux dits « d'économie politique », pour réaliser l'identité de contenu que recouvrent des appellations si dissemblables. L'assimilation s'est opérée par déclin progressif de l'économie vraiment politique au profit de l'économie technique, mathématique et