Sex tape
N° 205 – 30 septembre 2007
Logement social
Une porte de plus en plus difficile à ouvrir
Anne Loones
La demande de logement social a considérablement augmenté ces dernières années, tandis que l’accession à la propriété est devenue financièrement plus difficile. Dans ce contexte tendu, le logement social joue-t-il toujours son rôle vis-à-vis des ménages aux revenus modestes ou en situation de précarité sociale ? L’enquête sur l’occupation du parc social et son évolution a été instaurée par la loi du 4 mars 1996 qui impose aux organismes bailleurs de transmettre au préfet tous les trois ans des statistiques sur les ménages locataires. La Direction de l’Habitat et de la Construction du ministère du Logement a confié au CRÉDOC l’exploitation de la quatrième vague d’enquête, en 2006. Les résultats montrent qu’en dix ans, l’accession à un logement social est devenue plus difficile. La part des habitants vivant depuis plus de trois ans dans leur logement est passée de 67 % en 1997 à 72 % en 2006. Ce vieillissement de la population du parc HLM traduit une rotation insuffisante qui pénalise les jeunes ménages : ils ont moins de chances d’y accéder alors même que leurs difficultés en termes de niveau de vie et d’insertion professionnelle sont plus vives qu’à d’autres époques. En dix ans, la part des familles monoparentales n’a cessé de croître : elle est passée de 15,3 % en 1997 à 18,7 % en 2006.
De moins en moins de nouveaux occupants
Accéder à un logement dans le parc social est devenu plus difficile ces dernières années. Depuis six ans, la part de ménages vivant depuis moins de trois ans dans leur logement ne cesse de baisser : 33 % en 2000, 30 % en 2003 et 28 % en 2006. Même si le nombre de logements sociaux augmente de manière continue, plusieurs facteurs freinent l’accès au parc social. Tout d’abord, la demande globale de logements en France ne cesse d’augmenter sous l’effet conjugué de l’augmentation du nombre de personnes vivant seules et