Logement immigré
1°-Parler du « logement des immigrés » pose un problème. En effet, dans la plupart des sources utilisées ici, aucune définition n’est donnée du ménage immigré. La plupart du temps, il s’agit probablement en fait de ménage étranger, c’est à dire ménage dont la personne de référence est née étrangère dans un pays étranger et n’a pas acquis la nationalité française.
2°-On s’intéresse ici en priorité au logement des immigrés hors de la Communauté Economique Européenne et en particulier à celui des immigrés du continent africain. Néanmoins, les chiffres concernant les immigrés en général incluent les immigrés européens.
3°- quelques chiffres de référence : en 1996, il y avait en France 2 millions de ménages immigrés au sens strict (soit 8,4 % de la totalité des ménages) et le nombre de ménages étrangers était de 1,3 million soit 5,7% de l’ensemble des ménages.
II Quelques pistes d'explications
1- des raisons "objectives" : la demande de grandes familles avec peu de ressources et l'offre de logements petits et chers.
Une des causes principales de la difficulté que rencontre les familles immigrées pour se loger est la faiblesse de leur ressources. En effet, en 1992, si le revenu annuel moyen d'une personne seule est de 16000E par an, un turc ne dispose que de 15000E, un maghrébin de 12000E et un africain de 10000E. Ces disparités de revenus se retrouvent évidemment lorsqu'il s'agit de familles. Ainsi, si 52% des familles comptant des enfants de moins de 25 ans ont des revenus supérieurs à 24000E par an, cette proportion chute à 33% des familles originaires d’Asie du Sud-est, à 23 % des familles africaines et marocaines, à 17% des familles algériennes et à 11% des familles turques. A l'inverse, si seulement 9% des familles ont des revenus inférieurs à 14000E, la proportion est beaucoup plus importante pour les familles immigrées : c'est le cas de 13 % des familles asiatiques, de 16% des familles marocaines, de 20% des familles