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Selon vous peut-on rire de tout ?

Le verbe rire est attesté depuis le dix-septième siècle pour signifier d’abord rire puis ensuite sourire. Il existe une multitude d’emplois de ce mot, ce qui traduit l’importance et l’omniprésence du rire dans nos vies, mais aussi le soin que prend la langue française à caractériser son expression et ses intentions.
Les thèmes du rire sont ancrés dans la vie quotidienne cependant certains sujets sont plus comiques que d’autres. En effet le rire a des cibles privilégiées, des victimes, des rituels, des thèmes constants.
N’y a-t-il aucune censure ni même aucun tabou? L’homme peut il rire de tout ou il y a-t-il des limites à ne pas franchir ? Pouvons-nous traiter des sujets graves et sérieux sur le mode plaisant ou humoristique ?

« On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui » : cette formule est de Desproges qui ajoutait : « Mieux vaut rire d’Auschwitz avec un juif, que de jouer au scrabble avec Klaus Barbie ». Reste que les pires malheurs, les pires terreurs peuvent être traitées sur le ton humoristique. Le film de Roberto Benigni, intitulé « La vie est Belle » en est la preuve. Ce film comique raconte dans sa première partie la montée du fascisme et dans la seconde la vie d’un père et de son fils dans un camp de concentration le tout raconté par le biais de l’humour et de la dérision, en transformant le camp en un terrain de jeu pour l’enfant.
Les thèmes que l’on pourrait qualifier de sérieux ont sans cesse intéressé les auteurs comme La Fontaine par exemple qui évoque la mort, le pouvoir, le malheur tout en instruisant et en plaisant car une morale seule apporte de l’ennui. On retrouve cet état d’esprit chez Molière dans ses comédies. Il semble donc que l’humour permet aux écrivains de gérer les grandes interrogations de l’humanité et que le lecteur y voit une échappatoire. Le rire et l’humour détendent et nous rendent plus réceptifs (thérapie par le rire).
Ainsi l’humour rend plus réceptif aux sujets