Satan et le mal
OU LE PRINCIPE DU MAL…Faut-il encore croire au Diable ? Le développement de la médecine et de la psychanalyse nous a appris à considérer le dément comme un malade et non pas comme un possédé. « Hystérie », « psychose », « phobie », le vocabulaire clinique fait l’économie du « Diable ». Pour Freud, ce personnage mythique n’est que l’incarnation des pulsions anales refoulées. Ce processus de démythification est corrélatif au déclin du sens du péché. Même les associations de croyants renoncent aujourd’hui à ces paradigmes. La théologie chrétienne (sous l’effet de l’exégèse protestante) invite à ne plus prendre « à la lettre » les images bibliques, il s’agit, de saisir derrière ces symboles archaïques des significations existentielles. | | Si Satan ne doit plus être invoqué pour rendre compte de l’existence du mal dans le monde, alors d’où vient le mal ?
Dans la lettre de la Bible, Satan n’intervient que dans trois livres de l’Ancien Testament : (Zacharie, Job, Les Chroniques). Il est d’abord Lucifer, l’ange de la lumière (lux), le plus beau des anges, celui qui « inexplicablement » se révolte contre Dieu. C’est en cela qu’il est un paradigme intéressant. Comment penser qu’un être qui vivrait dans une totale béatitude et dans le tutoiement de la suprême perfection puisse désirer se détourner de Dieu ?
Différentes interprétations sont scéniquement pensables.
La première est psychologique : La jalousie.
Satan, créature de Dieu, envierait la puissance du créateur, il voudrait, comme lui, faire des créatures à son image. A cet appétit de puissance viendrait s’ajouter le dépit presque amoureux : le déplaisir de sentir l’amour de Dieu pour Adam. Finalement, derrière l’explication psychologique, on peut dire que le principe du mal ne résiderait que dans la finitude. La créature (angélique ou humaine) ne peut tolérer sans déplaisir ni appétit de vengeance, l’existence d’un autre qu’elle pressent comme concurrent (une manière de