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Dans un coin perdu du nord de la Colombie, au XIXe siècle, José Arcadio Buendia, harcelé par le fantôme d'un ami qu'il avait tué lors d'un duel d'honneur, quitta son village natal et s'enfonça dans les marécages à la recherche d'un passage vers la mer. Après des mois de marche harassante, le petit groupe de familles qui l'accompagnaient s'établit près d'une rivière et fonda le village de Macondo. Ursula Iguaran, sa femme, poursuivie par la hantise de l'inceste qui entacha la famille de la naissance d'un enfant à queue de cochon, tâcha par tous les moyens d'éviter que les expériences alchimiques de son mari ne vinssent briser la belle ordonnance de sa maison. En effet, chaque année, lors de l'arrivée au village de Melquiades et de ses gitans, José Arcadio se prenait d'une passion subite pour les dernières nouveautés que ceux-ci présentaient, jusqu'au jour où, Melquiades lui ayant offert un laboratoire d'alchimie, il s'enferma dans une pièce à la recherche de l'or alchimique.
De ses deux fils, seul le colonel Aureliano Buendia le suivit dans une certaine mesure dans ses recherches en fabriquant, au soir de sa vie, de petits poissons aux écailles d'or. Pour l'heure, il était amoureux de la fille du « corregidor » Don Apolinar Moscote, Remedios. Malheureusement, à la naissance de leur fils, elle décéda, et le colonel se lança à la tête des libéraux dans une guerre civile qui enflamma tout le pays. Dix-sept fils naquirent des veillées de combat, tous marqués d'une croix au front et tous assassinés dans la fleur de l'âge, et il ne resta au colonel qu'à se réfugier dans le laboratoire de son père où, jour après jour, il fabriqua des petits poissons aux écailles d'or.
L'aîné des Buendia, José Arcadio, se maria avec sa demi-sœur, Rebecca, après avoir quitté le village pendant plusieurs années, et eut un fils, José Arcadio le second, de Pilar Ternera, la prostituée du village. C'est vers cette époque que Melquiades décéda, non sans avoir rempli des