Ce film présente la version cinématographique de la pièce qui a révélé Louis Jouvet en tant que comédien et metteur en scène.
L’action se déroule en 1923, dans le comté de Saint-Maurice. Le docteur Knock, personnage joué par Louis Jouvet, arrive à la campagne afin de reprendre le poste du docteur Parpalaid qui part s’installer en ville et lui cède sa clientèle. Dans cette première scène s’opposent les conceptions médicales des deux hommes.
À son arrivée, Knock se rend rapidement compte du peu de clients que son prédécesseur suivait. Il met alors en pratique sa thèse médicale selon laquelle « les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent ». Rapidement, grâce à un système de consultations gratuites, il manipule la population afin de se créer une clientèle fidèle. Les personnages caricaturaux se succèdent ainsi dans son cabinet et sont tour à tour persuadés par le docteur qu’ils nécessitent des soins longs et coûteux. À force de flatteries et de manipulations subtiles, le nombre de malades s’élève de façon exponentielle, celui de ses revenus également.
Lorsque le docteur Parpalaid revient à Saint Maurice afin que Knock lui rende une somme qu’il lui doit. Il découvre avec étonnement les profonds changements qu’a opérés la venue de ce dernier. Mais bien qu’il le traite d’abord de charlatan, il se laisse lui aussi gagner par son influence et finit par douter de sa propre santé ! C’est le « triomphe de la médecine » indiqué par le sous-titre de la pièce.
Ce triomphe, bien sûr, n’en est pas un ; ce titre est provocateur car au lieu de la médecine, c’est l’escroquerie qui triomphe ! Cependant, même si toute la pièce est basée sur le canular, elle a un but éducatif et tente d’inciter le spectateur à se méfier des escrocs tels que Knock.
Dans ce film, on peut observer le jeu d’acteur caractéristique de Louis Jouvet. En effet, celui-ci masque son bégaiement par une diction syncopée et crée, par ce biais entre autres, un jeu très théâtralisé. Il