Réalisation de soi dans l'entreprise
Pour présenter ma réflexion sur la place de l’homme dans l’entreprise, je me suis intéressée à la notion de besoin de reconnaissance d’après les travaux d’Axel Honneth.
Son analyse du besoin de reconnaissance est extrêmement intéressante, intelligente mais elle devient assez complexe lorsqu’il s’agit de la transposer dans le monde de l’entreprise.
Dans un entretien donné à Philosophie Magazine en 2006, à la question « qu’est-ce qu’une société qui fonctionne bien ? » Axel Honneth répond que « c'est une société dont l'environnement social, culturel ou politique permet aux individus de développer une identité autonome ou une relation positive à soi-même …. Je pars ainsi du constat qu'il existe dans nos sociétés des déficiences découlant moins d'une violation des principes de justice que d'une atteinte concrète aux conditions de l'autoréalisation individuelle. »
Parmi ceux sur lesquels Honneth s’est appuyé pour construire son raisonnement, on trouve Hegel (la connaissance de soi, la conscience de soi au sein d’une communauté qui transforme le monde) ou encore Winnicott (les malades mentaux ont moins besoin de guérir de leur symptômes que de pouvoir se sentir être et exister vraiment).
Il est donc évident que l’homme peut très difficilement se réaliser sans exister au regard de l’autre, sans être aimé, que l’injustice ressentie peut être vécue comme une humiliation, une privation de droits et que se sentir un rôle social favorise l’épanouissement.
Mais alors que le monde professionnel a pris conscience de cette dimension du travailleur il y a quelques décennies seulement, la voilà déjà menacée ; menacée par le gouvernement et par le libéralisme économique. Je pense aux défunts Contrat Nouvelle Embauche et Contrat Première Embauche. En fixant le principe que le contrat pouvait être rompu brutalement et sans motif pendant une période de 2 ans, la notion de « précariat » est apparue.
Cette nouvelle tentative de