rousseau, discours sur l'origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755)
Dans la conclusion de la première partie du Discours (extrait ci-dessus), Rousseau résume les caractéristiques principales de l’homme sauvage en en montrant les caractères bénéfiques pour lui-même et pour ses semblables.
Au début de notre extrait, Rousseau rappelle que l’homme sauvage est « sans domicile », entendant par là qu’il n’a pas de domicile fixé à l’avance ou qui lui appartienne : c’est la nature (la forêt) tout entière qui lui appartient. On retrouve également cette idée dans les Les Rêveries du promeneur solitaire : l’homme est dans son foyer originel (symbiose).
L’homme à l’état de nature n’est pas doué de la parole : en effet, à l’état de nature, il n’y aurait pas de langage institutionnalisé car il n’y a pas eu regroupement d’hommes (société) pour s’accorder sur le sens des signes. Il ne produit que des sons (« cri de la nature ») qui sont liés aux besoins essentiels de l’homme (manger, dormir, etc.).
L’homme à l’état naturel n’a aucun contact avec ses semblables : il vit de manière individuelle et indépendamment des autres, et il n’a pas besoin des autres. Du coup, chez les hommes sauvages, il n’y a pas de guerre et de notion de propriété : ils n’aspirent ni à posséder un espace privé ni à asservir autrui.
L’homme sauvage est « sujet à peu de passions » : il n’a donc aucune raison de nuire à ses semblables comme le fait l’homme social.
Il ne regarde que « ce qu’il cro[it] avoir intérêt à voir » : l’homme sauvage ne voit que ce qui peut répondre à l’un de ses besoins. En ce sens, il ne songe qu’à sa conservation (amour de soi versus amour-propre de l’homme à l’état social, lequel sentiment entraîne, pour Rousseau,