Les rideaux se lèvent, sur une scène nue de décors exceptés d’une cage. Emprisonnée, piégée je suis au milieu de cette prison dorée. La musique commence doucement, je me mets à bouger au même moment ; la force de l’habitude. Des gestes tout en lenteur pour commencer. La robe rouge couvrant mon corps tournoie comme des langues de feu, caressant, léchant les parois de métal. Quelques souffles s’arrêtent quand une bretelle quitte mon épaule. La musique accélère tout comme mes pas, je suis comme un oiseau blessé, je cogne contre les barreaux brusquement me languissant de ma liberté à jamais perdue. Un morceau de robe tombe, des cris s’élèvent. Bruyants, sans consistances, excitation avancée, grandissante, halètements soudain en attente de ce qui va arriver. La musique devient de plus en plus puissante, de plus en plus rapide, comme possédée je continue à me mouvoir dans cette cage de fer, à tourner comme si je cherchais une échappatoire, alors que je sais que même à l’extérieur je reste prisonnière. La fin approche, la musique est à son apogée, ma robe se déchire comme si mille mains invisibles l’avaient attrapé et l’avaient tiré dans une direction différente. Une tunique rouge presque transparente laisse entrevoir mon corps nu. Je sens sur moi leurs regards de loups affamés. Je relève la tête, les défiant tous, et je sombre dans ses yeux de perles. Je pense qu’il est aveugle, mais il me sourit et je sais alors qu’il voit mieux que quiconque. Je lui lance un regarde mauvais, qu’il ne verra jamais derrière mon masque. Puis les lumières s’éteignent et je sors de ma prison. Mais seulement pour ce