Rotation sectorielle
Jean-Pierre BERDOT, Daniel GOYEAU et Jacques LÉONARD Faculté de Sciences Économiques de Poitiers CRIEF/MOFIB
Résumé
La littérature récente sur la logique de sélection de portefeuille illustre le rôle devenu prépondérant d’une logique d’arbitrages intersectoriels. L’objectif de cet article est de synthétiser les spécificités sectorielles. La première partie établit tout d’abord une typologie des secteurs selon leur positionnement par rapport au cycle général d’activité et selon leur degré de sensibilité par rapport au marché. Dans la seconde partie croise ces deux critères, ce qui nous conduit ensuite à positionner le cycle de la valorisation sectorielle et de l’investissement de portefeuille par rapport au cycle général d’activité réelle. Notre analyse est appliquée au marché français des actions en rapport avec la conjoncture économique française, sur la période 1994/2003. Cette typologie mène à l’identification de deux ensembles de secteurs particulièrement stratégiques : d’une part des secteurs en avance sur la conjoncture, donc les plus risqués, et en conséquence les plus surperformants en phase haussière du marché ; d’autre part des secteurs en retard sur la conjoncture, donc les moins risqués et, en conséquence les plus surperformants en phase baissière du marché.
La littérature récente sur la logique de sélection de portefeuille rend compte d’une inflexion majeure en matière de diversification : à l’aune de l’expérience des grandes gestions, on est progressivement passé, depuis moins d’une dizaine d’années, d’une logique de diversification avant tout géographique –selon les zones monétaires et les places financières – à une logique d’arbitrages intersectoriels d’autant plus favorisée que les phénomènes de « régionalisation monétaire » se sont multipliés (monnaie unique européenne, ancrage progressif des PECOs à l’euro, ancrage des monnaies asiatiques et latino-américaines au dollar). Dans