Roman N03
La vie est injuste. Bon j’abusais peut-être, d’accord ! C’est simplement qu’on m’avait toujours dit, enfin ma mère plutôt, m’avait toujours dit « April, tu dois t’armer pour affronter la vie, si tu ne te bats pas tu n’auras rien ». Alors je me suis armée. Au sens figuré je vous rassure. J’avais obtenu ma licence de droit à New-York, mon New-York natale puis avec une bourse plus que généreuse j’avais terminé mes études à Paris, oui, Paris… avec la tour Eiffel, les Champs-Elysées et tout le tralala. Imaginez un peu ça, une fille ordinaire obtient les éloges lors de l’obtention de son Master de droit. OR-DI-NAIRE, tout ce que j’étais en quittant New-York ! Mais je suis revenue il y a deux mois maintenant. Et impossible de trouver un JOB ! On en revient d’ailleurs au début, la vie est injuste car je viens juste de bousiller ma seule chance de trouver un autre travail. Vous connaissez peut-être le cabinet d’avocat DOGAN ? Il regroupe les plus grands avocats au Etats-Unis et aujourd’hui, j’ai raté ma chance de travailler pour eux. Je stresse avant chaque entretien et j’y peux rien. La pression n’est pas mon fort, c’est bête pour une avocate n’est-ce pas ?
Bref, j’étais à ma table habituelle du café à l’angle de West 4th Street. La table était un peu vieillotte, c’est vrai, mais elle se situait près de la fenêtre, et j’avais une superbe vue sur Washington Square. Une vue que j’appréciai, qui me reposait. C’était mon rendez-vous de tous les jours. Je finissais toujours par me retrouver ici pour écrire. Pas très surprenant étant donné que j’habitais juste en haut.
Un cappuccino pour mademoiselle, me fit sursauter une voie derrière mon épaule. Ton roman avance bien ?
C’était Gaby, le fils du propriétaire du café, et par la même occasion mon colocataire. Sous ses cheveux bruns mi long, je percevais ce regard noisette qui avait le don de me rassurer.
Je suis vraiment en manque d’inspiration, dis-je d’une voix pleine de déception. Et je suis débordée par ma