Rite de passage
LA SYMBOLIQUE
Le tatouage permettait une valorisation de l’individu, il le suit toute sa vie tout au long de son parcours. C’est à l’adolescence quand le garçon ou la fille sort de l’enfance pour devenir un homme ou une femme que commence ce processus de formation de marquage. L’individu est ainsi identifié à la communauté à laquelle il appartient, par des motifs le représentant le mieux en tant que personne.
L’HISTOIRE
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, cette forme d’intervention sur le corps était pratiquée de façon quasi systématique sur les jeunes hommes et, dans une moindre mesure, sur les jeunes femmes. Le pe’a (tatouage masculin) était nécessaire pour l’obtention d’une épouse et marquait l’appartenance à la force du village (malosi o le nu’u) et au groupe des jeunes hommes (taulele’a) chargés de servir et de protéger la chefferie. Aujourd’hui, à Samoa, le tatouage demeure le signe d’une allégeance au groupe des chefs (matai) et signale le respect envers leur autorité.
LA CÉRÉMONIE
L’opération peut durer plusieurs semaines et la spécificité des outils utilisés provoque une douleur intense. Elle ne se fait en aucun cas sans les éléments d’un rituel de passage. Malgré une diminution du nombre de tufuga ta tatau, la demande reste importante dans la diaspora et à Samoa. Les prétendants issus de cette diaspora ainsi que les « locaux » souhaitent toujours passer par ce rituel non seulement très douloureux mais socialement et financièrement coûteux. Ce rite aujourd’hui facultatif demeure un signe suprême de fierté nationale. Le rituel dure en moyenne une dizaine de jours pendant lesquels le corps des patients subit différents traitements. Il est soumis à un certain nombre d’interdits. L’isolement, la douleur, les restrictions imposées au corps constituent les attributs désormais classiques de la « liminalité » caractéristique des rituels de passage (Van Gennep, 1987). Les patients doivent adopter des habitudes