C’est à la fin du XIXe siècle que se produit un phénomène migratoire important au Québec, l’exode rural, duquel une grande partie de la population quitte la campagne pour la ville en raison d’un manque de terres cultivables. C’est à ce moment qu’apparaît la littérature du terroir, idéalisant la vie en campagne pour contrer ce phénomène. Cependant, il y aura tout de même quelques auteurs qui s’y opposeront, dont Albert Laberge, qui publie en 1918 le roman La Scouine, représentant la réalité de la vie à la campagne et se classant dans un mouvement littéraire français dit naturaliste. Cette œuvre et plusieurs autres ont donc constituées une rébellion face aux œuvres idéalisant la vie à la campagne encouragés par l’Église, conduisant ainsi, au XXe siècle, à la naissance de la littérature de l’anti-terroir. En effet, cette œuvre suscite une opinion très faible de la vie terrienne en illustrant une vie où la famille est divisée, où on parle une sous-langue, un jargon, où la vie est sale et difficile et où on banalise et crache sur les traditions. C’est ce que nous allons voir dans un extrait de La Scouine, dans lequel on voit de nombreuses trahisons familiales, qui évoquent grandement une image sale et défaite de la vie sur la terre, telle que l’incite la littérature de l’anti-terroir. Il s’agit du chapitre XXX, p.120 à 123. Dans cet extrait, est-il vrai de dire que Raclor et Tifa sont entièrement responsables des actes de violence qu’ils commettent contre les autres membres de leur famille? Tout d’abord, selon la loi du milieu, c’est leur misère et le style de vie dans lequel ils ont été élevés qui sont responsables de leurs actes. Par contre, c’est leur décision qui les mène à passer à l’action.
En premier lieu, Tifa décide de son plein gré de détruire la clôture que sa sœur avait réparer une journée plus tôt, ce qui en fait un manque de respect volontaire commis envers sa famille, puisque les objets qu’il a détruit avec son frère sont farcis de souvenirs et de