Rire et subversion
Plan détaillé+ Synthèse finale (Intro + Développement + Conclusion)
Le rire peut-il aussi être au service des normes, de la morale. Dans quelle mesure le rire trouble-t-il l'ordre en place ?
Quatre documents, parmi lesquels un extrait du roman d'U. Eco le Nom de la rose, parcourent l'histoire du rire et s'interrogent sur son rôle social ou psychologique. Nous verrons ainsi que le rire sait parfois se mettre du côté de l'ordre établi, mais qu'en général l'autorité s'en méfie ou cherche à en limiter les effets.
Autrefois, nous raconte U.Eco dans le Nom de la rose (document 2), les conservateurs de l'Eglise ont cherché à censurer les livres qui mettaient trop en valeur le rire. Que le peuple rie dans des périodes bien délimitées, bien encadrées ou on le laisse se défouler, c'est nécessaire mais cela ne doit pas devenir un art, c'est une tolérance, explique le personnage central- Jorge- au héros du livre, Guillaume. Dans une certaine mesure c'est un peu ce que l'on retrouve dans les entreprises où l'on veut bien que l'on rit à condition que cela soit un rire contrôlé qui serve l'efficacité des cadres.(E.Taverna, Du rire, document 1).
Le rire se met aussi au service des normes lorsqu'on exprime en riant son soulagement de ne pas être celui qui est raillé parce qu'infantile ou mal adapté. Qui est corrigé d'ailleurs, le rieur ou le comique ? Le rire est donc moral, même s’il ne s'agit pas là de mettre le rire au service d'un pouvoir, mais il s'agit tout de même parfois d'un rire didactique.
La façon dont s'exprime Jorge, le moine conservateur dans Le Nom de la rose témoigne que le rire a souvent été considéré comme subversif et donc dangereux…Pour lui le rire fait disparaître la peur, celle de l'autorité, par définition celle de Dieu, et sans elle, c'est tout l'ordre social qui s’effondre (1/2). De fait le rire peut même devenir antisocial, dit R.Tomas, quand il exprime la révolte de l'individu contre spectateur de la bêtise, ou régressif