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Barack Obama sort le grand jeu. Il reçoit François Hollande pour une visite d’Etat, un privilège qu’il n’a accordé qu’à six dirigeants depuis son arrivée à la Maison-Blanche. Les deux hommes se retrouvent lundi au domaine de Monticello, où résidait le président Jefferson, l’un des premiers ambassadeurs à Paris.
Comme son prédécesseur, Barack Obama n’a jamais raffolé de ces rencontres. Il y consent beaucoup moins que ne le faisaient Ronald Reagan, George Bush père et Bill Clinton. Il a d’ailleurs réussi l’exploit de n’en organiser aucune depuis deux ans : la dernière visite d’Etat faisait honneur au Premier ministre britannique, David Cameron, et remonte à mars 2012. Avec cette visite d’Etat, Barack Obama accorde davantage les honneurs que l’on réserve à un allié diplomatique qu’à un ami.
Parce que la France a retrouvé sa place parmi les pays amis
Il n’est pas certain que cela déplaise à Barack Obama. La forme ne doit d’ailleurs pas masquer le fond : dans les faits, les relations entre les deux pays se sont beaucoup améliorées depuis dix ans. La cote de popularité de François Hollande a autant augmenté aux Etats-Unis qu’elle s’est effondrée en France. La détermination avec laquelle il a géré l’intervention au Mali puis en Centrafrique a été interprétée de manière très positive par les Américains, et notamment par les républicains. Longtemps vilipendée pour son opposition à la guerre en Irak, la France a ainsi retrouvé sa place parmi les pays amis, ceux qui osent risquer la vie de leurs soldats pour contrer l’islamisme. Elle envoie ses troupes avant même que les Etats-Unis interviennent, ce qui convient parfaitement à la Maison-Blanche : c’est même le cœur de sa stratégie, le « leading from behind » (« diriger en arrière-plan »).
Alors, bien sûr, les deux présidents ont eu quelques accrocs ces derniers mois. La volonté de Barack Obama de consulter le Congrès avant une intervention en Syrie, alors