Richard matheson
Tous les textes jouent ici sur notre rapport à la réalité ; l’humour y est quelquefois grinçant, et la peur s’y glisse toujours en filigrane. L’angoisse qui sourd s’origine souvent dans des situations métaphysiques… Dans “Mantage”, l’une des nouvelles les plus réussies, le personnage central, en proie au doute existentiel, en vient à considérer sa propre vie comme une suite de flashes cinématographiques. Dans “Avis à la population”, le héros, écrivain de science-fiction, découvre, comble d’ironie, que l’avenir qu’il décrit soigneusement dans ses œuvres est en tous points conforme à la réalité et du même coup se voit acculé à l’abandon de l’écriture, celle-ci n’étant plus créatrice au sens fort du terme. Le narrateur intérieur devient la proie de ses écrits, la boucle se ferme inexorablement.
On retiendra notamment le texte très court et très incisif “Cycle de survie”, où l’on voit que l’écrivain peut très vite succomber à la névrose obsessionnelle, et s’installer dans une sorte de solipsisme terrifiant où l’auteur est tout à la fois le facteur,