Reynaud theorie de la reguation
Les règles du jeu l'action collective et la régulation sociale. (Armand Colin, 1997) Introduction
Professeur honoraire de sociologie au CNAM, ancien élève de l'école normale supérieure, JeanDaniel Reynaud a eu en France, notamment grâce à cet ouvrage, une grande influence sur la sociologie des organisations. Henri Amblard et Philippe Bernoux (1996) considèrent ainsi que les travaux de Jean-Daniel Reynaud appartiennent à la tradition classique de sociologie des organisation française, aux côtés de l'analyse stratégique de Michel Crozier, dont il s'inspire par ailleurs très largement. Classique, son approche n'en demeure pas moins d'une grande actualité et permet de jeter un regard toujours pertinent sur les dynamiques qui traversent les organisations. Jean-Daniel Reynaud offre dans cet ouvrage la théorisation d'un long travail de terrain qu'il a pratiqué dès le début de sa carrière.
Polysémie du concept de régulation.
Avant de présenter la théorie de la régulation de Jean-Daniel Reynaud, il faut bien prendre soin de distinguer l'emploi qu'il fait du concept de régulation de celui qui en est fait dans 2 autres courants théoriques en sciences sociales : l'école de la régulation et le courant de l'économie publique. Le courant de l’école de la régulation, développé par des macro-économistes français dont les plus célèbres représentants sont Michel Aglietta et Robert Boyer1, s'intéresse de près aux mécanismes institutionnels et économiques assurant la régulation des systèmes capitalistes, ceux-ci étant considérés comme affectés par des crises intrinsèques. Ce courant tente de mettre à jour des modes de régulation qui se définissent comme des combinaisons multiples de formes institutionnelles capables de reproduire les rapports sociaux, de soutenir le régime d’accumulation et de rendre compatibles les décisions décentralisées. La théorie de la régulation étudie donc la forme institutionnelle, c'est à dire codifiée, des rapports sociaux