Resume du mariage de figaro
Pièce majeure, le Mariage de Figaro met en scène l’élan de cette plèbe qui sent pointer le droit à la liberté et qui entend le conquérir et le faire respecter. Le roi, après une lecture privée de cette œuvre, aura ce mot : « Cela ne sera jamais joué ; il faudrait détruire la Bastille pour que la représentation de cette pièce ne fût pas une inconséquence dangereuse ».
Le succès de la pièce est immédiat et immense. Il ne peut en aller autrement pour une pièce qui non seulement critique les formes du théâtre de cour, mais fait qu’on se gausse du pouvoir royal lui-même. Cette « folle journée » a des rebondissements si nombreux qu’ils défient l’imagination : elle raconte la manière dont un valet (Figaro) s’oppose aux droits de son maître (le comte Almaviva). En effet le comte, las de son épouse — elle-même courtisée par un jeune page nommé Chérubin — veut exercer son droit de cuissage sur la jeune camériste (Suzanne) dont est épris Figaro, qui affirme quant à lui l’autonomie et la légitimité de ses propres choix.
Le Mariage de Figaro est certes, à l’époque, une œuvre subversive et immorale, mais elle est surtout visionnaire. Si cette insolente révolte tourne à la fête, le comte Almaviva ne pouvant s’opposer seul à tous ses gens, prêts à se dresser contre lui, et si le fameux monologue de Figaro fait trembler les spectateurs de l’époque (au premier rang desquels l’aristocratie), c’est que chacun pressent, sans en être certain, que le pouvoir qu’il nargue ainsi par sa liberté de parole n’est pas loin d’être renversé, et que le temps est peut-être venu d’en goûter les ultimes plaisirs.
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