René descartes
Il est considéré comme l’un des fondateurs de la philosophie moderne, en atteste cette phrase volontairement provocatrice : « Enfin Descartes vint1 ». Il formule en latin le cogiton 1 – « je pense, donc je suis » – fondant ainsi le système des sciences sur le sujet connaissant face au monde qu'il se représente. En physique, il a apporté une contribution à l’optique et est considéré comme l'un des fondateurs du mécanisme. En mathématiques, il est à l’origine de la géométrie analytique3. Certaines de ses théories ont par la suite été contestées (théorie de l’animal-machine) ou abandonnées (théorie des tourbillons ou des esprits animaux, concept que reprendra Keynes). Sa pensée a pu être rapprochée de la peinture de Nicolas Poussin4 pour son caractère clair et ordonné. Le cogitomarque la naissance de la subjectivité moderne.
Sa méthode scientifique, exposée à partir de 1628 dans les Règles pour la direction de l'esprit (ouvrage inachevé, posthume, dont la datation a pu faire débat), puis dans le Discours de la méthode en 1637, affirme constamment une rupture par rapport à la scolastique enseignée dans l'Université. Le Discours de la méthode s'ouvre sur la fameuse phrase « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée5 » . Elle se caractérise par sa simplicité (Descartes la résume en peu de règles, quatre en tout dans le Discours de la méthode) et prétend rompre avec les interminables raisonnements scolastiques. Elle s’inspire de la méthode mathématique, cherchant à remplacer la syllogistique aristotélicienne utilisée au Moyen Âge depuis le xiiie siècle6.
Comme Galilée, il se rallie au système cosmologique copernicien7 ; mais, par prudence envers la censure, il « avance masqué » (larvatus prodeo), en dissimulant partiellement ses idées nouvelles sur l’homme et le monde dans ses pensées