Relation educative
A - Introduction :
Le transfert vient de la névrose de transfert telle que la définit la psychanalyse : « processus par lequel les désirs inconscients s’actualisent sur certains objets dans le cadre de certains types de relations établies avec eux… Il s’agit d’une répétition de prototype infantile vécue avec un sentiment d'actualité marquée » in Vocabulaire de la psychanalyse de Laplanche et Pontalis. Le transfert est supposé se porter sur celui qui est sensé savoir. Lacan dit « qu’il n’y a d’amour que de l’amour du savoir sur le désir de l’autre ». Il s’agit de savoir sur l’objet du désir de la mère (objet a). Dans le transfert, la personne se trompe de destinataire. Il servira de moteur à l’analyse de Freud dans la cure. Les éducateurs sont des cibles privilégiées du transfert, parce qu’engagés très concrètement dans le quotidien des personnes, proches affectivement. Le transfert c’est « quand j’aime chez l’autre ce que je pense qu’il a et que je n’ai pas ». l’éducateur doit aider l’autre à s’accepter, à accepter le manque, son incomplétude… Il est lui-même désirant, ne sachant pas tout. Il aide donc les personnes à être sujet de désirs mais de manière différée. « Il est un frein ralentisseur au désir » selon Tosquelles, pour ne pas écraser le désir. C’est la réponse en creux de Fustier in Les corridors du quotidien. Ce creux symbolique qui doit être le lieu des possibles, de la mise en mots. Le contre-transfert est son propre désir. Qu’est-ce que je veux pour l’autre ? Qu’est-ce que je fais là ? L’éducateur est lui-même incomplet, ce qui permet à l’autre d’être le véritable acteur de sa vie. Le lieu privilégié est le langage, cette place qu’il doit tenir. Il doit permettre à l’enfant de déployer la perte de l’objet, d’exprimer le manque, de parler. Mais il faut différer, éviter la toute puissance, la réponse immédiate…
B - Transfert et contre-transfert :