Regle de taylor
L a règle de T aylor : construction et enjeux Au 1er janvier 1999, le pouvoir monétaire des banques centrales nationales s’est vu changé de main pour atterrir entre celles de la banque centrale européenne, qui depuis prône une politique monétaire dynamique sur la stabilité des prix. Parce qu’un équilibre des prix est plus que désiré, et qu’une augmentation continue du niveau général des prix ne fait qu’installer un nuage d’incertitudes sur l‘économie, l’enjeu des taux directeurs mené par l’autorité monétaire européenne est devenu aujourd’hui décisif et a pu laisser glisser de grandes théories économiques, à l’instar des travaux de John Taylor. Partant de phénomènes économiques observés aux Etats-Unis, il a réussi à expliquer à travers la célèbre « règle de Taylor » le comportement qu’adopteraient les banques centrales sur la fixation des taux directeurs en s’appuyant sur l’idée qu’il existe une certaine synergie entre l’inflation et la production. Spontanément, on peut s’interroger sur le mécanisme de cette règle, et par ce fait étudier le processus habile par lequel les banques centrales parviennent à définir leurs taux directeurs, et les enjeux qu’elle manifeste. Pour cela, nous tenterons dans un premier temps de comprendre les agencements de la règle afin de pouvoir ensuite dans un second temps mieux englober les enjeux indéniablement lancés par celle-ci. I. L e mécanisme de la règle de T aylor 1. Q u!est-ce que la règle de T aylor ? La règle de Taylor est l’instrument par lequel la banque centrale peut élaborer ses objectifs de politique monétaire à partir de ses taux directeurs. Elle prend en compte les événements enregistrés dans le domaine de l’inflation mais aussi les résultats en matière de croissance économique. D’un point de vue général, la règle se résume à l’équation suivante : i(t) = r* + p(t) + a [ p(t) - p* ] + b [ y(t) - y* ] Où i(t) est le taux nominal à court terme fixé par la