Registres
On distingue trois types de comédie :
La comédie d’intrigue, riche en péripéties et en coup de théâtre, qui exploite un comique de situation (quiproquos, ruses, stratagèmes). Elle vient de l’Antiquité et reprend certaines situations (le mariage forcé), certains types de personnages repris par la commedia dell’arte (le barbon, le fils de famille, l’esclave, le soldat fanfaron, …). Corneille et Molière écrivent de nombreuses comédies d’intrigue, auxquelles Molière mêle souvent le comique verbal et gestuel de la farce, comme dans Les Fourberies de Scapin.
La comédie de caractère invite à une réflexion sur la nature humaine, en mettant sur scène un personnage marqué par un trait de caractère exacerbé jusqu’à la monomanie (avarice, hypocondrie, misanthropie). Aveuglé par son obsession, en opposition avec sa famille et son entourage, le personnage perd le sens de la réalité. Le dramaturge se fait observateur de la nature humaine et moraliste dans ces comédies où le rire se fait souvent noir.
La comédie de mœurs tourne en dérision les mœurs (= habitudes, modes) et les ridicules de son époque ou d’une classe sociale. C’est un genre satirique qui a une visée polémique : Les Précieuses ridicules se moquent ouvertement des salons parisiens où s’élaboraient une sociabilité nouvelle et raffinée jusqu’au ridicule.
Enfin, un autre sous-genre se développe, encouragé par la passion du roi pour la danse et l’opéra : la comédie-ballet.
Auteur génial, Molière invente la comédie classique en faisant la synthèse de différentes traditions et de différents genres comiques.