Quels sont les enjeux du monologue ?
Le corpus est composé de plusieurs monologues tirés de pièces variées : le monologue d’Arlette extrait de la pièce Chambres écrite par Philippe Minyana en 1986 ; le monologue de Titus dans Bérénice de Jean Racine (1671) ; le monologue précédent le suicide de Thisbé dans la pièce de Théophile de Viau Les Amours Tragiques de Pyrame et Thisbé en 1621 ; celui de Figaro tiré du Mariage de Figaro écrit par Beaumarchais en 1784 ; le song « La Ballade de Merci » extrait de L’Opéra de Quat’sous de Brecht et Kurt Weill (1928) ainsi que le monologue déclamé par Œdipe dans Œdipe-Roi de Sophocle en 430 avant J.C. A quoi servent ces monologues ? Certains ont pour but une meilleure compréhension de la mentalité et du parcours du personnage, d’autres servent à mettre le héros en valeur ou encore à partager et convaincre du bien fondé d’une opinion. Nous verrons dans un premier temps les monologues visant à la compréhension du personnage, puis ceux visant à la mise en valeur du h éros et finalement les monologues visant à exprimer un point de vue.
Le monologue d’Arlette dans Chambres nous permet en premier lieu de retracer le parcours du personnage, de son enfance aux évènements les plus récents. L’histoire de sa vie, son enfance dans le Jura en famille d’accueil et son séjour chez les religieuses de Lons, son travail en tant que femme de ménage, ses rencontres amoureuses et les reproches qui lui sont faites par rapport à ses enfants, nous permet de mieux comprendre le personnage. On peut prendre Arlette en pitié et lui pardonner plus facilement ses actes. Elle se livre à une logorrhée qui montre à quel point elle souffre, elle a besoin d’évacuer tout ce qu’elle a sur le cœur et nous fait partager sa douleur, en particulier avec les éléments les plus difficiles et importants de son histoire à travers de très nombreuses répétitions, par exemple « Jura » répété neuf fois en 6 lignes (l. 6, 7, 9, 11, 17,