Quatre-vingt treize victor hugo
" Il faut que je la retrouve, il faut que je la retrouve..."
Tonio ne cessait de penser à cela, il avait perdu sa femme, celle qu'il aimait plus que tout, elle avait été portée disparue trois jours auparavant. Les recherches n'avaient pas abouti, la police n'avait rien trouvé, les pistes suivies ne menaient à rien. Il était onze heures, le soleil se couchait sur les plaines, Tonio ne tenait plus en place, il avait trop attendu, il devait la retrouver. Il se décida à y aller seul, il faisait nuit, il devait prendre des forces, il s'endormit.
Il se leva, résolu à retrouver sa Daisy chérie, avant les premières lueurs matinales. L'aventure débutait pour lui, il était decidé a partir, sans prévenir personne.
Il s'engagea vers les collines, escalada, sauta, courut, rampa quand il le fallut, fixé par son seul objectif, il ne ressentait plus rien de ce qui l'entourait, il était un chien qui flairait une piste, sûr d'atteindre son but, porté par la rage de sa futur découverte.
Les heures défilaient, le soleil décroissait, mais la nuit tombante ne l'arrêta pas. Ce fut au detour d'une haie, qu'il tomba nez-à-nez avec une homme, qu'il parvint difficilement à détailler : petite taille, grosse moustache, un air malin.
- Excusez-moi monsieur, auriez-vous vu passer une femme dans le secteur, hier ou avant-hier ?
- No entiendo lo que usted dice, señor !
Tonio reprit son chemin, agacé par cette rencontre peu banale. Il poursuivit difficilement, se heurtant aux cailloux, tombant, se relevant sans cesse, il commencait à sentir l'épuisement, sa volonté diminuait, mais l'espoir, l'espoir de la revoir maintenait son excitation.
Il s'accrochait encore à cette idée fixe, son but ultime, retrouver Daisy, sa femme, son amour, sa bien-aimée.
C'est alors qu'il vit, à travers les arbres, une lueur. Une lueur d'espoir, pensa-t-il ! Il s'approcha. Il s'aperçut rapidement que cette lueur était en fait une lucarne eclairée. Il discernait maintenant une maisonnette