Qu'est ce que le désir?
Pour Spinoza (1632-1677), dans Ethique (1677), le désir agit sur notre jugement. Ainsi, lorsque je dis qu’une chose est bonne, je ne la juge pas bonne mais j’aspire à elle, je la désire, et c’est précisément ce désir qui me dit ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Par exemple, la propriété privée me permet un confort physique, une sécurité, ce droit est donc bon. Mais l’on voit aisément qu’il est conduit par le désir de survivre.
Cependant, tous les désirs ne guident pas notre jugement, en témoigne l’usage de la raison, qui, à de nombreux instants, prouve son impartialité et sa tentative d’objectivisation. Alors que mon désir me dicte une attitude, et donne à son objet, une caractéristique bonne, la raison peut s’y opposer en accord avec une conduite sociable par exemple.
Freud (1856-1939) voit dans le désir l’essence même de l’humanité et de notre psychologie. A partir du concept de pulsion, il définit celui ci en mêlant la satisfaction à l’objet du désir. Dans Métapsychologie (1915) il décrit ce phénomène de la façon suivante : la pulsion est d’origine somatique, corporelle et se déploie à notre esprit, qui doit, pour obtenir satisfaction, atteindre l’objet du désir. Cependant, Freud dit aussi que les moyens pour parvenir à cette satisfaction peuvent différer et que l’objet peut lui aussi être substituer par un autre sur lequel nous aurions projeter l’image du premier. Le désir d’impulsivité affective va par exemple pouvoir être subordonné par l’achat compulsif d’un objet dans notre société. C’est également le phénomène de refoulement dont parle implicitement Freud. Lorsque l’objet