Qu’est-ce qu’une œuvre belle ?

Si l’art a pour fonction de créer une œuvre dont le trait distinctif est la beauté, l’esthétique, discipline qui réfléchit que l’art ne peut éviter la question qu’est-ce que le beau ? Cela revient à chercher les critères distinctifs du beau.
On peut penser que le jugement esthétique est relatif, qu’il dépend du goût de chacun, ou évoque le relativisme du jugement de goût à travers une expression « des goûts et des couleurs on ne discute pas ». Hume, Enquête sur l’entendement humain
Pourtant on est forcé de constaté qu’une œuvre d’art s’impose à travers le temps et le frontières. Le jugement de goût a une force d’universalité partagé par tous. Il convient de rechercher à quoi peut renvoyer la possibilité d’un commun d’accord sur une œuvre belle.

I. Spécificité du jugement esthétique

Kant, Critique de la faculté de juger, texte n°9 p217
Selon Kant, le relativisme renvoi à l’agréable cad que l’agréable fait appel à la sensation qui différente en chacun. Mais le beau ne se limite pas à une sensation, c’est un jugement qui, pour Kant, a une forme d’objectivité singulière. Le jugement fait appel à une éducation pour se perfectionner. Pour Kant, le jugement esthétique est un jugement particulier. Ce n’est pas un jugement de connaissance qui rattacherait une sensation à une idée, un concept. Ce jugement est SANS CONCEPT. Soit une belle boîte par exemple, je peux examiner de tous les côtés cette boîte, j’obtiendrais de cette boîte une émotion esthétique, mais comme elle s’appuie sur une singularité sensible et que le concept est une idée générale, elle ne peut pas être saisie par un concept. D’où le jugement sur le beau peut-il tenir son universalité si ce n’est pas une connaissance ? Ce jugement traduirait-il une opinion qui exprimerait un besoin ou un désir commun ? Selon Kant le jugement esthétique n’est pas une opinion qui exprime un besoin ou un désir ; le désir se préoccupe avant tout de l’existence de l’objet. Dans la