Qu'est-ce qu'un protégé ? robert castel
John Locke fut un des premiers à démontrer un système de protection sociale, celui de la protection par la propriété. Il parlait de la propriété que l’homme a de lui-même et qui va de paire avec la propriété de son travail et de ses biens. C’est cette propriété qui met l’homme à l’abri des risques de l’existence. Ce concept de sécurité par la propriété était tellement évident pour tout un chacun qu’il est entré dans la déclaration des droits de l’homme en tant que «droit inaliénable et sacré ». Plus tard, la propriété deviendra une revendication de révolutionnaire tel que Robespierre, Saint-Just et les sans-culottes. A l’époque donc, ceux qui n’étaient propriétaire de rien d’autre que leurs deux mains étaient considérés comme des moins que rien, des sous-hommes, ou encore selon l’Abbé Sieyès comme des « instruments bipèdes sans liberté et sans moralité ne possédant que des mains peu gagnantes et une âme absorbée ». Cette vision des choses ne changera guerre avec l’arrivé de la classe prolétaire, apparue par la suite.
Avec la modernité libérale, qui s’est imposée au 19ème siècle, on voit apparaitre la propriété sociale qui a permis à ces personnes d’acquérir des protections fortes qui ont remplacé celles que l’obligation d’être propriétaire ne leur accordait pas. La société a ainsi donné à tous la