Précarité
A) - Cadre conceptuel :
Précaire, d’étymologie latine precari, signifie supplier, prier. L’adjectif est passé dans le langage courant au XVIIè siècle pour désigner une réalité abstraite dont l’avenir n’est pas assuré, puis une chose matérielle dont on ne peut pas garantir la solidité ( Rey, 1992). Le précaire désigne en fait ce qui n’est pas fait pour durer.
Wresinski, J , dans son rapport présenté au nom du Conseil économique et social en 1987, proposait la définition suivante : « l’absence d’une ou plusieurs sécurités, notamment l’emploi, permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de ré-assumer ses responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible » .
Cette insécurité peut avoir des conséquences plus ou moins graves , éventuellement définitives, car elle conduit à une souffrance psychique, à une sidération des compétences du sujet qui lui permettent de faire face, ce qui conduit la personne en situation de précarité à une situation d’exclusion.
Pour le Haut Commissariat à la Santé Publique (HCSP), la précarité est avant tout un état de « fragilité » et « d’instabilité sociale » qui risque , s’il se prolonge, d’aller vers l’exclusion. C’est bien cette dimension d’instabilité qui caractérise le parcours des personnes en situation d’exclusion.
Ces définitions de la précarité permettent donc d’insister, ce qui nous sera utile ultérieurement quant à la notion de vulnérabilité et de troubles psychiques des personnes précaires, sur le désavantage, le « handicap » qu’elle induit et sur l’impossibilité pour celles-ci