Prose du transsibérien et de la petite jeanne de france, blaise cendrars, v. 50-99
Pourquoi ce voyage est-il ressenti par l’adolescent comme une étape importante de son apprentissage ?
Aux vers 50 et 52, le poète montre l’attente qui a précédé cet évènement : c’est « enfin mon tour » (v. 50) pour partir « moi aussi » (v. 52). Ces deux expressions montrent en effet une attente, mais aussi un côté inédit du voyage ; c’est la première fois que l’adolescent voyage. Il se rappelle de tous les détails triviaux (« j’avais perdu un bouton – Je m’en souviens » v. 55-56) puisque c’est un évènement important, longtemps attendu. C’est justement cet évènement qui le rend heureux, « très heureux, insouciant » (v.58), au point de s’imaginer une aventure orientale, avec « Alibaba » et les « boxers de Chine » (v. 65 et 63). Cette imagination, signe de l’enfance « insouciant[e] » est contrastée à la troisième strophe : « Pourtant », l’adolescent est « triste comme un enfant » (v. 70 et 71). Le mélange des sentiments peut être interprété comme une analogie de son adolescence, ce mélange d’enfance et de début de vie adulte, de joie et de mélancolie, mais aussi de responsabilités : il a un « browning nickelé », symbole de la responsabilité et du danger, de la vie adulte (toutefois particulière), mais il joue avec (v.57). Ce voyage est aussi celui de l’adolescence, où il est coincé entre le passé dans les deux premières strophes à l’imparfait et au passé simple, et son futur dans la troisième (« le ferlin d’or de mon avenir », v. 75). Le voyage est une métaphore de l’adolescence, où l’enfance, le point de départ sont opposés au terminus, à Kharbine, lieu lointain et quelque peu flou, à la vie adulte. C’est au cours du voyage qu’il devient un homme ; il commence en effet à s’intéresser aux femmes (« froissis de femme », v. 79), à Jeanne, qui l’épate (v.